La Psychanalyse

 

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Attachée au Service de Psychiatrie Infanto-Juvénile de l'Hôpital de Chartres

 

La psychanalyse est un modèle théorique du fonctionnement de la vie psychique humaine, découvert, élaboré et écrit par Freud à partir de 1895, puis par ses disciples, et ensuite par d’autres psychanalystes, jusqu’à nos jours.

 

Cet ensemble théorique a une caractéristique majeure. C’est qu’il est perpétuellement interrogé, remis en question, travaillé et remanié, dans tous les champs du savoir, et en particulier par ses praticiens eux-mêmes. En premier lieu par Freud, comme en témoigne son oeuvre, et les versions successives de certaines théories qu’il a développées.

 

Comme toute théorie, elle a ses défenseurs et ses détracteurs, plus ou moins sérieux, plus ou moins crédibles, formulant critiques et polémiques, interpellant les médias, occupant la Toile, encensant ou insultant l’inventeur et son invention, ceux qui la pratiquent et ceux qui la théorisent.

 

Tout ceci se passe bien loin de nos bureaux de consultation, de nos espaces de travail où se dévoile chaque jour le mal-être de nos contemporains, jeunes et moins jeunes, nantis ou dans le besoin, sans discrimination d’aucune sorte. Espaces où s’expriment et se conjuguent dans un même lieu le désir des praticiens d’aider et de prendre soin, et le désir des patients d’être accompagné vers un mieux-être.

 

Car le plus important pour nous, c’est que, de cette somme théorique multiforme, parfois difficile à comprendre, a découlé une technique. Cette technique a évolué, et évolue encore, au fil des progrès et de l’évolution des connaissances et des sociétés dans lesquelles elle se pratique.

 

La technique analytique vise à faire émerger des profondeurs du psychisme les éléments inconscients qui ont des effets néfastes dans la vie du sujet. Dans la situation clinique, particulière, dans la relation avec l’analyste, ces éléments se révèleront dans le langage, dans la parole du sujet, et seront entendus par ce sujet et par l’analyste. Ces pensées, ces émotions, qui avaient été refoulées, perdent ainsi tout ou partie de leur potentiel de nuisance qu’elles avaient acquis au travers de symptômes, de rêves et cauchemars, au travers de conduites destructrices, ou d’actes et de paroles incontrôlables, tous producteurs d’angoisse et de tourments.

 

Cette technique se décline en de multiples points. Nous n’en parlerons pas en détails ici, des ouvrages entiers lui sont consacrée, ainsi que des colloques, des séminaires, et autres débats. Nous rappellerons seulement que ces règles orientent la pratique et ne sont en aucun cas des recettes à suivre dans n’importe quelle situation. Chaque personne est un cas unique, d’où découlera une clinique unique.

 

L’application des principes fondamentaux de la psychanalyse reste une condition souvent nécessaire à l’efficacité du travail analytique. Mais le psychanalyste maintient son attention aux particularités de la personne qui le consulte.

 

Voici quelques-uns de ces principes qui restent souvent observés dans la clinique analytique.

 

Pour le patient, dire tout ce qui lui vient à l’esprit, sans exercer de censure sur ce qui est dit, autant que faire se peut. Cela reste la recommandation principale.

 

Pour le psychanalyste, une écoute particulière, apprise pendant un long processus de formation personnelle, qui lui permet d’entendre plus particulièrement ce qui relève des processus inconscients dans ce qui est dit par le sujet.

 

Des rencontres régulières, les plus rapprochées possibles dans le temps, sont le garant d’un travail psychique qui a besoin de continuité et de permanence.

 

La « neutralité bienveillante » de l’analyste, et sa grande discrétion quant à ce qui se dit dans son cabinet, sont des éléments qui comptent pour que le patient puisse s’approprier cet espace et s’y sentir libre de se dévoiler.

 

Faire une psychanalyse, c’est passer un « contrat », s’engager, pour un voyage au centre de soi-même.

 

La psychanalyse n’a qu’un but : permettre au sujet de trouver ses réponses, trouver sa voie, se réapproprier son passé pour poursuivre sa vie. Cela passe par un travail en profondeur, qui évolue avec lenteur, souvent par phases. Un travail rigoureux, parfois difficile, souvent surprenant. Les ressources psychiques du sujet humain sont toujours étonnantes.

 

Le psychanalyste est un praticien de cette technique analytique. Il doit permettre à son patient de se réaliser le mieux possible, dans son histoire propre.